Albert Sauter (1846 Thurgovie - 1896 Genève) suit une formation de pharmacien dans le canton de Thurgovie puis fait un stage dans une pharmacie de Genève.
En 1873, il ouvre sa pharmacie à la place des Alpes à Genève. Il crée des produits qui ne tardent pas à se retrouver chez ses concurrents. Prévoyant l'essor que prendront les médicaments confectionnés et particulièrement les comprimés, il décide de rapporter des Etats-Unis deux machines à comprimer, autrement dit, fabriquer des comprimés.
Il devient ainsi le premier en Suisse à inaugurer la fabrication de comprimés en septembre 1878.

Petite boîte à comprimés du Laboratoire A. Sauter. Début XXe. En vente ici.
Devant un succès grandissant, il transforme sa société en Société Anonyme en 1893. Il lui donne une expansion considérable, développe ses propres machines, ouvre une clinique pour y soigner les patients avec ses propres médicaments, dépose des brevets et crée de nombreuses filiales à l'étranger (Europe, Amérique, Russie).
La production dans les laboratoires Sauter et Fidélis dans les années 1930. Photo © Robert Ehrer
Au delà de leur domaine de leur fabrication première, à savoir les comprimés, ils créèrent nombre de produits. Ils furent notamment les premiers en Suisse à confectionner des sparadraps pour divers usages (Sparablanc, Dermaplast, etc...). Toutes sortes de médicaments galéniques sont ainsi créés (extraits, teintures, élixirs, solutions, vins, sirops, émulsions) et toute une série de formes médicamenteuses nouvelles, telles que poudres, granulés, ampoules, pommades, ovules, capsules gélatineuses, bonbons et chocolats médicamenteux, pâtes dentifrices et cosmétiques, etc.
A. Sauter meurt en 1896 sans successeur. Les laboratoires Sauter, qui ont jusqu'alors occupé une place dominante dans l'industrie pharmaceutique suisse, connaissent désormais de nombreux problèmes financiers.
L'entreprise sera finalement rachetée en 1958 par le groupe Hoffmann, La Roche (Bâle)